Disquaire à Montpellier pendant 15 ans, DJs et organisateurs de soirée, les membres de Steezywave ont eu le privilège de vivre et de contribuer à l’évolution de la scène musicale underground de leur ville d’adoption entre 1997 et 2015. Au cours de cette période, le paysage musical et commercial de la ville a connu des changements profonds, influencés par les évolutions technologiques et les fluctuations économiques. Pendant ces quinze années, la culture DIY a prospéré, les réseaux sociaux ont transformé notre manière de partager et de découvrir la musique, et les festivals de musique indépendante sont devenus des rendez-vous incontournables. Voici leur récit de cette période fascinante, avec un focus particulier sur les disquaires à Montpellier et les événements marquants comme le festival Tohu Bohu et les soirées concept organisés un peu partout dans la ville par leur collectif de l’époque, Hunter & Collector.
À travers leur témoignage, plongeons plus en profondeur dans l’évolution de la scène musicale et du marché des disquaires à Montpellier. En explorant leur boutique en ligne sur steezywave.com, vous pourrez également découvrir une sélection soigneusement choisie des morceaux dont certains ont animé leurs soirées, offrant ainsi un véritable voyage au cœur de l’atmosphère musicale qui a marqué la ville pendant cette période.
L'âge d'or des disquaires à Montpellier (1997-2005)
A la fin des années 90 et début des années 2000, Montpellier comptait de nombreux disquaires indépendants. Chaque disquaire à Montpellier avait sa spécialité, créant une mosaïque musicale unique dans la ville. Nous allions chez Black Blue pour nous procurer de la musique du monde, du funk, du hip-hop et de la soul. Pour des genres plus spécifiques comme le trip-hop et le dub, nous nous rendions chez Minneapolis. Tandis que pour la techno et la house c’était plutôt les Pinguins.
La montée du numérique et la crise des disquaires à Montpellier (2005-2010)
À partir de 2005, l’industrie musicale a été bouleversée par l’arrivée du numérique. Les plateformes de téléchargement légal comme iTunes ont commencé à dominer le marché, tandis que le piratage en ligne atteignait des sommets. Ces changements ont eu un impact dévastateur sur les ventes de disques physiques.
À Montpellier, comme ailleurs, de nombreux disquaires ont dû fermer leurs portes, incapables de rivaliser avec la facilité d’accès et les prix réduits des téléchargements numériques. Ce fut une période sombre pour les amateurs de musique qui avaient perdu leurs repères culturels et sociaux.
Cependant, un disquaire à Montpellier, notamment, a su s’adapter et tirer parti de la crise pour se réinventer, c’est celui où un membre de nous travailler. Le magasin a diversifié notre offre en proposant des produits dérivés et a misé sur le retour en force du vinyle, qui commençait à regagner en popularité auprès des audiophiles.
Durant cette période, Montpellier a continué de se distinguer par une riche vie culturelle, avec de nombreuses soirées et des festivals de musique comme le Festival de Radio France avec Tohu-Bohu. Ces événements ont contribué à promouvoir la culture musicale et à attirer des visiteurs dans les boutiques de disques et disquaires à Montpellier.


Les débuts de la scène DIY (2000-2008)
Au début des années 2000, la scène musicale underground de Montpellier était en pleine ébullition. Les jeunes musiciens et djs cherchaient des moyens alternatifs pour partager leur musique, souvent loin des circuits traditionnels. La culture DIY s’imposait comme une réponse naturelle à ce besoin d’indépendance et de créativité.
Collectifs et lieux alternatifs
Des collectifs de musiciens, de DJs et d’artistes se sont formés pour organiser des concerts, des soirées et des événements artistiques. Ces collectifs comme Les Cristaux Liquides ou notre collectif Hunter & Collector jouaient un rôle crucial en fournissant des espaces pour la création et la diffusion de la musique.
L'impact des réseaux sociaux et blogs sur la scène musicale et chez les disquaires à Montpellier (2005-2010)
L’émergence des réseaux sociaux comme MySpace, Facebook et YouTube a radicalement changé la manière dont les musiciens et djs partageaient leur travail et interagissaient avec leur public. Pour la scène DIY de Montpellier, ces plateformes ont ouvert de nouvelles opportunités et ont facilité la promotion et la distribution de la musique.
Promotion et distribution
Les réseaux sociaux permettaient aux artistes de promouvoir leurs concerts et leurs nouvelles sorties directement auprès de leurs fans. MySpace, en particulier, était une plateforme essentielle pour découvrir de nouveaux talents et partager de la musique. Les musiciens et djs pouvaient créer des profils, télécharger leurs morceaux ou leur mix et communiquer directement avec leurs auditeurs.
Les blogs musicaux français comme alainfinkielkrautrock.blogspot.com, ou à plus petite échelle, notre blog, petitefume.blogspot.com, sont devenus des outils précieux pour la diffusion de vidéos musicales et de sélection musicale notamment de disquaire à Montpellier ou Paris, augmentant ainsi la visibilité des artistes underground.
Même les artistes underground avaient leur propre blog où ils partageaient leur passion pour la musique et le digging, à l’image de l’artiste californien Secret Circuit avec son blog emblématique syntheticheartsclub.blogspot.com.
Évolution de la scène et marché du disquaire à Montpellier
Avec ces nouvelles technologies, la scène DIY de Montpellier a évolué et s’est diversifiée. Les genres musicaux se sont multipliés, allant de l’électro au rock expérimental, en passant par la musique électronique et le hip hop. Cette diversité a attiré un public varié, toujours en quête de nouvelles expériences musicales.
Grâce à ces plateformes, chaque disquaire à Montpellier pouvaient atteindre une audience plus large et engager directement avec leurs clients.


Le festival Tohu Bohu et les soirées Hunter& Collector (2008-2015)
Les années 2000-2010 ont vu l’essor des festivals de musique indépendante à Montpellier, notamment le festival Tohu Bohu et le Printemps Rouge à la Villa Rouge et des soirées de collectifs comme les soirées Hunter & collector. Ces événements sont devenus des rendez-vous incontournables pour les amateurs de musique alternative, offrant une plateforme aux artistes locaux et internationaux pour se produire devant un public enthousiaste.
Festival Tohu Bohu
Le festival Tohu Bohu, organisé dans le cadre du Festival de Radio France et Montpellier, est devenu un événement phare pour la scène musicale alternative et électronique. Ce festival a permis à de nombreux artistes de se produire, attirant un public varié et curieux de nouvelles sonorités.
Les soirées Hunter & Collector"
Nous avons commencé à organiser nos soirées rock électro en 2008 un peu partout dans la ville notamment au Mix Koffee ou au Huit. En tant que dj de longue date et disquaire à Montpellier, nous avons toujours eu une riche collection de disques pour créer des mix captivants, rendant nos soirées musicales inoubliables et contribuant à notre renommée. En 2009, notre organisation Hunter & Collector a pris en charge la saison du Printemps Rouge à la Villa Rouge, une célèbre discothèque de Montpellier. Nous nous sommes occupés du flyer, de la communication sur les réseaux sociaux, de la sélection et de la production des groupes de rock, ainsi que de passer du son avant les têtes d’affiche. Le succès de cette saison a été tel que le patron de la discothèque nous a ensuite confié les clés pour organiser nos propres soirées rock et électro en présence de tête d’affiche électro comme Paul Karlbrenner, Oxia, ou Brodinski.


Groupes et artistes underground
En tant que DJ et disquaire à Montpellier, nous avons tissé de nombreux contacts qui nous ont ouvert les portes vers la scène musicale locale. Ces relations nous ont permis d’établir des connexions avec des groupes de la région, nous offrant ainsi l’opportunité de les programmer en première partie de nos soirées. Parmi ces groupes, voici quelques-uns qui ont marqué nos événements par leur talent et leur énergie contagieuse :
- Les Waterlillies : Un groupe de rock alternatif dont l’un des membres rejoindra plus tard les musiciens de Julien Doré.
- Pulse : Groupe de rock power pop énergique et innovant, ils ont su se faire un nom sur la scène locale.
- The Shakers : Connus pour leurs performances dynamiques et leur son pop rock funk.
- Cyd Jolly Roger : Un groupe de rock psychédélique qui a su captiver le public avec ses sonorités planantes.
- Bad Twins : Duo électro qui a plus tard organisé leurs propres soirées à la Villa Rouge, contribuant à dynamiser la scène électro montpelliéraine.
Soirées concept et collaborations artistiques
Nos soirées ne se limitaient pas seulement à la musique. Nous organisions également des expos photo et des défilés de créateurs de la région, notamment Dogcaliente, un styliste qui habillera plus tard Lio. Ces événements interdisciplinaires ont ajouté une dimension artistique supplémentaire à nos soirées, attirant un public diversifié et curieux.
Conclusion
Les années 2000 à 2015 ont été une période de croissance et de transformation pour la scène musicale underground et DIY à Montpellier. L’impact des réseaux sociaux, l’essor des festivals de musique indépendante comme Tohu Bohu et le Printemps Rouge, et l’émergence de nouveaux artistes ont contribué à créer une communauté dynamique et créative.
Ces années ont été une période de turbulences mais aussi de renouveau pour les disquaires à Montpellier. Face aux défis imposés par le numérique, les disquaires à Montpellier ont su faire preuve de résilience et d’innovation. Le retour en force du vinyle et l’engagement communautaire ont permis à ces passionnés de maintenir vivante la flamme de la musique physique.