Nous avons le plaisir de vous présenter dans cet article une entrevue exclusive avec le co-fondateur de notre marque Gaël. Vous aurez le privilège de plonger dans le monde passionnant du hockey sur glace en sa compagnie, un sport qu’il a pratiqué à haut niveau.
Effectivement, avant d’être un acteur de la scène électronique et co-fondateur de la marque Steezywave, Gaël a joué au hockey sur glace durant de nombreuses années.
Après une formation en petite catégorie, il a commencé sa carrière professionnelle très jeune avec l’équipe des Ducs d’Angers dans le championnat de France de hockey sur glace.
Il a passé trois saisons à Angers, a fait ses preuves dans le championnat en tant que défenseurs avant de rejoindre l’équipe de Nîmes.
Malgré son très jeune âge il a pu évoluer en tant que titulaire et a joué 54 matchs pour les Ducs d’Angers.
Il a également été impliqué dans la formation des plus jeunes dans l’objectif de promouvoir et de développer le hockey sur glace en France.
Son attrait pour la vitesse, sa familiarité et son aisance avec la glisse l’a amené tout naturellement à s’intéresser à d’autres sports qui offrent les mêmes sensations, comme le roller, le bmx, le snowboard, la planche à voile, le surf ou le skateboard.
Cette interview vous permettra donc de plonger au cœur de l’univers de notre jeune marque, d’explorer l’une des valeurs qui représente notre marque : les sports de glisse et plus particulièrement le hockey sur glace.
Nous aurons l’occasion d’en apprendre davantage sur les moments mémorables de sa carrière, les défis qu’il a dû relever en tant que joueur de haut niveau, ainsi que les compétences et les qualités qui ont contribué à son succès.
Nous aborderons également des sujets tels que la gestion de la pression, ainsi que l’importance de l’entraînement physique et mental.
Peux-tu nous parler de l’équipe de hockey sur glace d’Angers ?
Dès l’ouverture de la patinoire d’Angers en 82, j’étais un patineur assidu, la passion de la glisse sur glace m’a tout de suite emporté.
J’ai pu rapidement m’équiper pour faire du hockey sur glace, à l’époque les Ducs d’Angers c’était juste l’équipe de l’ASGA, j’ai commencé en petite catégorie. On jouait nos matchs à la patinoire du Haras.
Au cours des années qui ont suivi, l’équipe première de l’ASGA a connu des résultats mitigés.
J’ai intégré l’équipe en 1988 à l’âge de 17 ans jusqu’en 1991.
En 1989-1990, les Ducs d’Angers ont connu leur meilleure saison de cette période, terminant la saison régulière à la 2ème place.
L’équipe gravira les échelons et entrera pour la première fois en élite française en ligue Magnus en 1992-1993.
Depuis lors, les Ducs d’Angers ont connu de nombreux succès, remportant notamment la Coupe de France de hockey sur glace en 2007 et tiennent depuis le haut du classement dans le Championnat de France.
Peux-tu nous parler de ta carrière de joueur de hockey sur glace et de tes moments les plus mémorables sur la glace ?
Un des moments les plus mémorables a eu lieu lors de mon premier match ent tant que titulaire directement intégré au 5 majeur contre l’équipe d’Anglet dans une patinoire noire de monde et chauffée à blanc.
Je me rappelle que la communication était difficile, nos paroles étaient couvertes par les cris et les encouragements des spectateurs. J’étais très jeune à l’époque, à peine 17 ans, une équipe d’Anglet très agressive menée par un Roger « boom boom » Dubé qui est devenu par là suite un pilier de l’équipe de France, un match acharné.
Un autre souvenir mémorable est un match contre Epinal et le « légendaire » Bob Gainey ( vainqueur de 6 coupes Stanley dont 5 avec les Canadiens de Montréal ! ) en entraineur / joueur, la légende des Canadiens de Montreal sur la glace avec qui j’ai pu échanger quelques coups de crosses et mises en échec, c’était incroyable !
Pour la petite histoire Bob Gainey allait devenir l’entraineur des Canadiens de Montreal et pour cela il devait valider une expérience d’1 an en tant qu’entraineur en Europe, Epinal à l’époque avait cassé sa tirelire.
Quels étaient tes principaux défis en tant que joueur de hockey sur glace de haut niveau ?
Le hockey sur glace de haut niveau est un environnement hautement compétitif. Il y a beaucoup de joueurs talentueux pour un nombre limité de titulaires dans les équipes.
La concurrence pour gagner du temps de glace et conserver sa place dans l’équipe pouvait être féroce, il fallait être affuté physiquement, avoir un haut niveau de condition physique et de l’endurance. Les corps étaient mis à rude épreuve, un entrainement intensif est nécessaire pour éviter les blessures. Aussi Il faut pouvoir récupérer rapidement. J’ai croisé de nombreux joueurs qui se sont blessés gravement, cela faisait aussi parti du quotidien, des blessures spectaculaires.
A Angers, qui était mon club formateur, j’ai noué des amitiés, il fallait s’adapter aux nouveaux joueurs à chaque saison. Pour les joueurs transférés, ils devaient s’adapter à leur nouvel environnement, à leur nouvelle ville. Etre stable et avoir une bonne hygiène de vie sont des éléments essentiels pour durer dans le sport de haut niveau.
C’est d’autant plus important que les déplacements sont nombreux et souvent sur de longues distances. Les week-ends pouvaient être épuisants, tu faisais un aller retour avec le match, difficile aussi pour la vie personnelle.
Concilier les exigences du sport de haut niveau avec une vie épanouissante peut être un vrai défi ! La famille, les amis, les relations, les études et les loisirs sont souvent laissés de côté au profit des entrainement et des matchs.
Il fallait aussi supporter la pression car les attentes des supporters, des dirigeants ou des sponsors étaient importantes.
Ces nombreux défis nécessitent une résilience mentale, une capacité à s’adapter, une discipline et une réelle passion pour le jeu afin de persévérer et de réussir dans l’univers exigeant du sport de haut niveau.
Quelles sont les compétences et les qualités nécessaires pour réussir dans le hockey sur glace de haut niveau ?
Pour réussir dans le hockey sur glace de haut niveau, plusieurs compétences et qualités sont nécessaires. En voici quelques-unes qui, à mon avis, sont des plus importantes :
- Comme j’ai déjà pu le souligner, la condition physique : Le hockey sur glace est un sport exigeant physiquement. On doit être en excellente condition physique, avec une bonne endurance cardiorespiratoire, une force musculaire et une agilité pour pouvoir performer au meilleur niveau pendant les 3 tiers temps voir plus.
- Etre fort techniquement : On doit avoir de solides compétences techniques dans le domaine du patinage. Être très agile, maîtriser le maniement du palet, s’améliorer constamment dans la précision et la puissance des lancers, des passes et de tous les gestes techniques qui font la richesse du hockey sur glace. Comme je jouais au poste de défenseur, il y avait aussi une grosse partie sur les mises en échec…
- Avoir une excellente vision du jeu : c’est essentielle pour anticiper les mouvements de ses coéquipiers et de ses adversaires sur la glace. Cela permet de prendre de bonnes décisions rapidement, de trouver les espaces libres et de distribuer les passes de manière efficace.
- Jouer un hockey intelligent : Comprendre les tactiques et les stratégies de jeu est crucial. On doit être capables de lire le jeu, d’analyser les situations et d’ajuster sans cesse notre positionnement. Une compréhension approfondie du jeu permet de prendre les bonnes décisions sur la glace et ce en un 1/4 de seconde.
- La mentalité compétitive : Le hockey sur glace est un sport compétitif et exigeant. On doit avoir une mentalité de gagnant, être déterminé et persévérant, et être capable de gérer la pression des matchs importants. Par exemple, je me rappelle d’un match qui m’a marqué lorsque j’étais très jeune : Angers perdait 3 à 1 à 5mn de la fin du match. Le break d’un attaquant déboucha sur un pénalty pour Angers, grosse ambiance… Le joueur marque donc 3 à 2, l’équipe adverse doute. L’égalisation arrivera 2mn plus tard, 3 à 3. Angers presse, pousse vraiment fort et à 30 secondes de la fin du match, la délivrance arrive ! Finalement 4 à 3 pour Angers ! Un exemple de perséverance et de détermination qui m’a toujours accompagné.
- Aimer le travail d’équipe : Le hockey sur glace est un sport collectif. On doit être capables de collaborer avec les autres coéquipiers, de communiquer efficacement sur la glace et de mettre en œuvre des stratégies de jeu collectives. La cohésion d’équipe est essentielle pour réussir.
- La discipline et l’éthique de travail : on se doit d’être discipliné et d’avoir une éthique de travail solide. Cela implique d’adopter de bonnes habitudes d’entraînement, d’être engagé et motivé, de faire les sacrifices nécessaires pour atteindre ses objectifs.
Il est important de noter que le développement de ces aspects nécessite un entraînement régulier, un encadrement adéquat et une passion pour le sport
Quel rôle a joué l’entraînement physique et mental dans ton parcours de joueur de hockey professionnel ?
L’entrainement physique et mental a eu un rôle essentiel dans mon parcours de joueur de hockey de haut niveau.
Ma bonne condition physique a eu une importance indéniable dans la compétition. Je me rappelle mes débuts dans les salles de musculation. Le parcours dans la salle était intense, toute l’équipe se prenait toutes les machines les unes après les autres dans une cadence très élevée. Ça nous permettait de développer notre endurance cardiorespiratoire et notre force physique.
Le travail sur la technicité du patinage avec le palet et sans palet était quasi quotidienne, de longues heures d’entrainement sur glace.
Du côté du mental, il fallait être solide et focus, à l’époque cela occupait une bonne partie de mes pensées… Je visualisais souvent les situations de jeu, les tactiques et les mouvements pour améliorer ma prise de décision et optimiser mes performances.
Evidemment, durant ces années j’ai développé une mentalité résiliente pour surmonter les échecs, les obstacles, et maintenir une motivation élevée malgré les difficultés.
Comment as-tu géré la pression des matchs importants et des compétitions de haut niveau ?
La préparation mentale était essentielle pour gérer la pression. Je gardais une attitude positive vis à vis du match à venir. Pour moi le match du samedi soir, où que l’on jouait, étais toujours une super fête du sport !
J’avais mis en place des routines avant les matchs pour m’aider à me concentrer. Le fait d’avoir une routine familière peut t’apporter un sentiment de contrôle et de confiance.
Au niveau du timing, il y avait deux phases.
Comme les matchs se jouaient le samedi à 20h, la première phase étaient avant 16h (l’heure du rassemblement de l’équipe à la patinoire).
Chacun avait sa routine, ses habitudes. Pour moi c’était grasse matinée, petit dej relax puis bon déjeuner : la « pasta » du midi, sieste et « go ! » à la patinoire.
Chacun avait ses habitudes, je me rappelle qu’un des joueurs empruntait toujours le même parcours, les mêmes rues pour se vider la tête et arriver au rdv à 16h concentré.
Pour la deuxième phase, à partir de 16h, tout était très cadré, échauffement, petit footing hors de la glace, briefing, équipement, échauffement sur glace, re-briefing et enfin match !
Pour conclure, peux-tu nous parler du lien qui peut avoir entre le hockey et ton intérêt pour les autres sports de glisse ?
La pratique du hockey sur glace m’a permis d’ouvrir les portes d’un vaste monde de sports de glisse. Lorsque j’ai commencé le hockey sur glace, j’étais fan de skate, de “patins à roulette”, planche à voile, bmx.
On pratiquait dès qu’on avait assez d’argent pour s’acheter du matériel.
J’ai toujours aimé l’esthétique et la créativité des équipements et des fringues de sports de glisse.
Dans chaque discipline, il y avait un véritable style, une influence américaine très addictive, des stars comme Tony Hawk, Jenna de Rosnay, Kelly Slater qu’on voyait partout.
Des années plus tard, je suis toujours influencé par cet état d’esprit cool et très créatif.
Cela m’a naturellement amené à participer à l’aventure Steezywave pour perpétuer cet état d’esprit à travers des vêtements et des accessoires.
Crédits :
Photo de l’album personnel de Gaël – Duc d’Angers – 1990
Photo de Matthew Fournier, YIFEI CHEN, Krzysztof Baran, LOGAN WEAVER, Gerhard Crous, Krzysztof Bbaran, Tungsten Rising, Markus Spiske, Tatonomusic sur Unsplash et Jared Eberhardt sur Flickr
